PLISSÉ SOLEIL
À la recherche d’images personnelles, de visions intérieures, mêlant sensibilité et états de l’âme, ce travail a recours à l'expérience visuelle, ne respectant pas les règles de la perspective en trois dimensions, modifiant ainsi la perception normale de la terre et du ciel, afin de se laisser envouter par les jeux d’ombre, de lumière, de profondeur, et de faire de la contemplation le point central du cliché.
Les représentations et l'atmosphère créées dans ces photographies ne visent pas à susciter des associations d'idées concrètes, mais offrent une sorte de disposition mentale pour qu'on puisse y entrer et voir des choses à l’infini. Ces paysages intimes légèrement troubles, espaces irréels, fugaces, à la palette monochromatique, évoluent en un clin d'œil comme dans une scène de rêve.
Permuter l'intérieur et l'extérieur ou ne plus différencier l’un et l’autre pour accentuer les différences entre des temps et des espaces dissemblables et leurs liens mutuels.
Utiliser des formes ou des ombres pour établir des points de repère, créer des relations spatiales impossibles à discerner quand on observe le monde naturel, puis faire pénétrer dans la représentation elle-même la sensation du temps qui s’écoule.
Photographier les transformations et les contrastes du mouvement de la Terre. Photographier ce qui a une forme, mais sans la décrire, plutôt lui conférer le pouvoir de provoquer des sensations ; un monde palpable et perceptible, un décor onirique, se trouve ainsi dans la fenêtre ouverte par le cadre de la surface photosensible, cette fenêtre si lumineuse et obscure à la fois, presque sans fond.
Photographier le silence, les sombres profondeurs intérieures.

















