DESSINS PHOTOGENIQUES
Photographies sans appareil photo
Combinaison de deux techniques anciennes de photographie : le cyanotype (1842) et le photogramme (1922).
Le cyanotype est un des plus anciens procédés monochromes non argentiques par le biais duquel on obtient un tirage photographique bleu de Prusse. La surface est sensibilisée par une solution basée sur la sensibilité des sels de fer (citrate d’ammonium ferrique et le ferricyanure de potassium), puis séchée à l’abri de la lumière. Le tirage se fait ensuite par contact avec la matrice négative. Le temps d’exposition à la lumière naturelle produit une modification de la composition des sels de fer. Le papier est ensuite rincé à l’eau pour dissoudre les sels de fer non exposés, puis séché. C’est durant cette opération de séchage que se forme le pigment de couleur bleu.
Le photogramme, création lumineuse, est la clef réelle de la photographie : il nous permet de recevoir les réactions lumineuses sur une feuille de papier sensible, sans l’aide d’aucun appareil, et ouvre des perspectives d’un morphisme jusqu’ici absolument inconnu – gouverné par des lois qui lui seront particulières -.
Épreuves photographiques positives obtenues sans emploi d’objectif en plaçant un objet devant ou directement sur des surfaces photosensibles, ces images sans appareil photo offrent la formidable faculté de se prêter ou évoquer des lectures métaphoriques, psychologiques ou spirituelles, et restituent une image grandeur nature de l’objet qui occulte la lumière de la surface photo sensible. Ainsi la silhouette qui en résulte est une empreinte, une représentation directe du contact et de la présence de l’objet.
Ces dessins photogéniques proposent ici un questionnement visuel et philosophique qui s’inscrit dans la durée, supprimant l’utilisation de l’appareil photo comme moyen de revenir aux fondamentaux de la photographie : la lumière et le temps.